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Ce qu’il faut retenir de l’intervention de François Hollande sur Canal+

Pauline Théveniaud | 19 Avril 2015, 11h58 | MAJ : 19 Avril 2015, 17h25

Le président François Hollande était l'invité du «Supplément» de Canal +, ce dimanche.

 
Le président François Hollande était l’invité du «Supplément» de Canal +, ce dimanche. AFP/PHILIPPE WOJAZER

François Hollande s’est invité chez les Français à l’heure du brunch dimanche. A l’approche du troisième anniversaire de son élection, le président de la République a participé au «Supplément» de Canal +.

Deux heures de direct dans une ambiance relativement décontractée -infotainment oblige- pour prendre les devants et faire des oeillades aux jeunes urbains, un public ciblé qui lui est plutôt favorable.

Le président de la République s’est attardé sur la situation économique du pays, promettant (une nouvelle fois) de ne «rien lâcher» sur le front du chômage. «Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l’objectif que j’ai fixé, la baisse du chômage», a-t-il promis. Et d’insister : «C’est la question majeure, je ne cesserai pas, jusqu’au bout, de faire des réformes pour qu’il y ait plus d’emplois».

Pas d’annonces, toutefois, excepté sur les «avantages» offerts aux petites entreprises qui prendront des «apprentis mineurs» et ne «paieront plus rien» sur ces emplois, à compter de la rentrée 2015 ou l’élargissement de la prime d’activité. François Hollande a plutôt assuré le service après-vente de mesures, évoquant notamment certaines dispositions de la loi Macron.

François Hollande a par ailleurs indiqué qu’il saisirait lui-même le Conseil constitutionnel du controversé projet de loi sur le renseignement. Une décision saluée à droite, comme à gauche, alors que de plus en de plus voix s’élevaient pour demander une telle saisine. «Cette loi est faite pour nous protéger, tous, et en même temps nous permettre d’être en liberté», a-t-il défendu.

Le chef de l’Etat est par ailleurs revenu sur la progression du Front national, appelant à se montrer offensif face à «la mystification» du parti de Marine Le Pen. «Ce n’est pas un parti républicain, c’est un parti dans la République. C’est pas la même chose», a-t-il par ailleurs tranché.

Une plaisanterie plus tard – «Moi président, je choisis mes costumes…» pour répondre à «l’inspecteur Beaugé» qui vient de passer son look au crible – Hollande se retrouve face à cinq élèves du lycée Guillaume Apollinaire de Thiais (Val-de-Marne). Attentats de janvier, laïcité, études, chômage et peur de l’avenir…. Une conversation à bâtons rompus au cours de laquelle le chef de l’Etat avait parfois de faux airs… de prof d’éducation civique.

QUESTION DU JOUR. S’il se présente, François Hollande a-t-il une chance d’être réélu en 2017 ?
 
>>L’intervention de François Hollande sur Canal + minute par minute :

14h36. Un remaniement en juin? «Ce qui m’importe, c’est qu’il y ait moins de chômage en juin, plutôt que de remanier en juin», évacue le chef de l’Etat.

14h35. «Je garde le cap.» François Hollande conclut : «Je garde le cap, parce que l’objectif que je me suis fixé pour le pays, c’est de lui donner confiance en lui-même, qu’on puisse se dire que la France est respectée partout dans le monde, est capable de répondre à toutes les demandes. J’ai envie que les Français soient fiers de tout ce qu’ils peuvent produire eux-mêmes.» Et d’ajouter : «Gouverner, diriger la France, c’est une responsabilité. Je ne m’en plains pas et je le ferai jusqu’au bout.»

14h30. Le tacle de Marine Le Pen. 

14h25. Le président s’improvise prof d’éducation civique. François Hollande se lance dans un échange avec les lycéens sur la laïcité. Ils abordent aussi la question des études, du chômage et de la peur de l’avenir. «La jeunesse doit être la priorité», leur assure le chef de l’Etat, avant de lancer : «La jeunesse doit être l’optimisme (…) Vous avez la vie devant vous.»

14h20. Hollande face à cinq ados. On lui demande de leur expliquer la différence entre Charlie Hebdo et Dieudonné. «En France, on peut se moquer des religions, de toutes les religions. Il n’y a pas, dans le droit, l’interdiction du blasphème. En revanche, on ne peut pas appeler à la haine. C’est la justice, qui décide, c’est pas l’Etat», leur rappelle le président de la République.

14h10. «L’accomplissement d’une vie.» «Je ne sais pas ce qui va se produire en 2017, mais je considère que ce que je fais est l’accomplissement d’une vie, une vie au service de la vie des autres», confie Hollande. «C’est tellement important de mettre son pays sur la bonne voie.»

14h09. Hollande défend Taubira. «Christiane Taubira fait un travail très important, elle est attaquée bassement. Encore récemment sur l’affaire de la petite Chloé vraiment déshonorante pour ceux qui s’y sont livrés», dénonce le président de la République. «Elle fait un travail courageux. Si elle n’était pas heureuse dans le gouvernement, elle serait partie», assure-t-il encore.

14h07. Hollande rappelle que c’est du direct. «Ça vous a obligé à venir vraiment un dimanche, parce que d’habitude, c’est enregistré», moque-t-il.

13h59. «Moi président, je choisis mes costumes…» François Hollande réplique à «l’inspecteur Beaugé», qui vient de passer son look au crible.

13h55. Hollande ne se voyait pas repousser la chapka kazakhe. «On m’offre une chapka, ça faisait plaisir au président kazakh, je n’allais pas dire : Je ne veux pas de votre cadeau», rétorque le président de la République, quand on lui rappelle que le port de cette tenue traditionnelle lors d’une visite officielle au Kazakhstan avait fait rire la toile.

>>  A LIRE. Hollande au Kazakhstan : la photo qui fait rire la toile

13h54. «Parler d’Etat à Etat» avec la Russie. «Sur le personnage, sur l’homme, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il est direct et qu’il ne cache pas son jeu», ajoute François Hollande, après la diffusion d’un court portrait du président russe, Vladimir Poutine. «Nous sommes en train de négocier pour trouver une solution de sortie de crise sur le Mistral. On verra si on en discute vendredi, je vais en Arménie, je rencontrerai à cette occasion-là le président Vladimir Poutine», ajoute le chef de l’Etat.

>> A LIRE. Le piège infernal du Mistral

13h45. Rassurer les entreprises. «Pour les entreprises qui craignent d’embaucher, on va dire qu’en cas de contentieux, les prudhommes devront décider en trois mois, six mois maximum, et que les indemnités de licenciement seront déjà fixées dans un barème. C’est-à-dire que le risque d’embaucher en CDI disparaîtra», explique François Hollande, développant là une disposition de la loi Macron.

13h44. Une pique à l’UMP. «L’UMP change de nom, donc il a déjà disparu», glisse le président de la République.

>> A LIRE. De l’UMP aux Républicains : les coulisses d’un changement de nom

13h42. «Le FN n’est pas un parti républicain.»
Selon le chef de l’Etat, le Front national «ce n’est pas un parti républicain, c’est un parti dans la République». Il faut, assure Hollande, aller à la confrontation, débattre, parce que «sur le fond, sur les propositions, c’est assez commode de montrer les illusions». A propos de la présidentielle de 2017, il balaie : «Aujourd’hui, le Front national n’est pas en situation d’être au second tour. Nous verrons bien.»

13h40. Vers une dose de proportionnelle? «Ça fait partie des discussions qu’on doit avoir», admet le président de la République. «On pourra améliorer -j’y suis prêt-, mettre une part de proportionnelle», ajoute-t-il. «On fera ça dans le courant de l’année 2016, si on doit faire des changements», glisse-t-il, avant de changer de sujet : «Ce qui me frappe le plus, c’est la lenteur du Parlement, parce qu’on a un système parlementaire hérité du 19e siècle»

13h38. Hollande dénonce «la mystification» du FN. «Madame Le Pen parle comme un tract du Parti communiste des années 70′, mais avec les références de son père…» s’agace-t-il. «Sauf que le parti communiste ne demandait pas qu’on fasse la chasse aux étrangers, il ne demandait pas qu’on fasse la chasse aux pauvres, il avait des valeurs.»

13h35. Hollande revient sur la progression du vote FN. «Qu’est-ce qu’ils (NDLR : les électeurs du FN) expriment? C’est qu’ils ne croient plus au système tel qu’il est aujourd’hui, au système démocratique, au système de décision», déplore le président de la République. «Qu’est-ce que je dois faire?» s’interroge-t-il, avant de répondre : «Apporter plus d’emploi.»

13h24. Loi sur le renseignement : «Je saisirai le Conseil constitutionnel.» «Cette loi est faite pour nous protéger, tous, et en même temps nous permettre d’être en liberté», argumente le chef de l’Etat, pour défendre ce texte controversé. «Personne ne pourra écouter votre conversation sans demander une autorisation», rassure-t-il, promettant que «tout sera contrôlé». «Personne ne vous écoutera, sauf s’il y a eu un certain nombre de suspicions sur vos activités terroristes», martèle-t-il. «A la fois pour le contenu et pour des opérations, il y a des limites de temps», précise encore François Hollande. «Nous voulons vivre libre et en même temps nous voulons être protégés», résume-t-il. «Cessons de croire qu’il y a un système général d’écoute. Ce dont il s’agit, c’est uniquement de la lutte contre le terrorisme», insiste le chef de l’Etat. Et de conclure par cette annonce : «Au terme de la discussion parlementaire, je saisirai le Conseil constitutionnel (…) donc cette garantie sera également apportée.»

>> A LIRE. Une saisine attendue

EN SAVOIR PLUS. Loi sur le renseignement : les principales mesures qui font polémique
Protecteur ou liberticide, le projet de loi Renseignement? Certains dénoncent un texte dangereux. Selon ses détracteurs, le texte autorise une «surveillance massive» en légalisant des techniques d’interception des communications ratissant très large. Ils regrettent aussi le faible contrôle des pratiques des services, dont est exclu le judiciaire. Tour d’horizon des points qui font polémique.

13h11. «Silence» sur la vie privée. Questionné à propos des unes de la presse people sur sa liaison avec Julie Gayet, François Hollande réplique : «Elles n’existent pas pour moi. C’est un type d’informations qui me touche, mais qui ne doit pas me concerner parce que c’est une intrusion dans la vie privée. Je ne fais pas de procès, mais je fais le silence.»

13h09. Favoriser l’apprentissage. «Les entreprises ne paieront plus rien sur l’emploi d’un apprenti quand il est mineur», annonce le chef de l’Etat. Cette mesure sera effective à «la rentrée prochaine», avance-t-il encore. 

13h05. L’élargissement de la «prime d’activité». «Je ne cesserai pas jusqu’au bout, de faire des réformes pour qu’il y ait plus d’emploi», promet-il, évoquant notamment la loi Macron, puis la future loi sur le dialogue social. «Pour inciter à la reprise du travail, confirme par ailleurs Hollande (après les annonces de Valls en mars), on va créer une prime d’activité. Cela va être pour toutes les personnes qui sont dans ce qu’on appelle les petits boulots, l’intérim, le temps partiel, pour leur donner un avantage supplémentaire, pour que ça puisse être avantageux de continuer à travailler.» Et de défendre : «Ce qui compte, c’est que le travail soit valorisé.» «Je vais d’ailleurs élargir» cette prime d’activité, assure-t-il, sans préciser si elle sera étendue aux apprentis et aux étudiants salariés, une mesure pourtant attendue. 

EN SAVOIR PLUS. Une nouvelle prime d’activité pour les personnes gagnant jusqu’à 1 400€
En mars, le Premier ministre avait annoncé que la nouvelle prime d’activité, qui va se substituer au RSA activité et à la Prime pour l’emploi, bénéficiera aux personnes gagnant jusqu’à 1 400e. C’est l’une des mesures phares attendue depuis deux ans par les travailleurs à revenus modestes pour lesquels les dispositifs actuels sont jugés trop complexes.

13h02. Hollande assume ses choix en matière économique. «Ça fait dix ans que le chômage augmente. Je dois mettre un terme à ce processus, c’est long», assure-t-il. Mais, se défend le président, «j’ai pris des décisions.» «Beaucoup pouvaient se dire : est-ce qu’on donne par trop aux entreprises et pas assez aux ménages? J’ai fait ce choix.»

13 heures. Retour sur trois ans à l’Elysée. «Je m’étais préparé à venir à l’Elysée, mais décider l’intervention de la France dans un conflit, c’est une décision lourde», commente Hollande, après la diffusion d’un zapping de ses trois ans à l’Elysée. «Il y a une image qui se détache de toutes les autres, c’est le terrorisme, ce qui s’est produit à Paris», ajoute-t-il, en référence aux attentats qui ont frappé la capitale en janvier.

12h55. Et 2017? «Il y aura une campagne, nous verrons si j’y serai», lâche le chef de l’Etat. Il souligne qu’«il reste deux ans». Il l’assure «les dernières minutes» du quinquennat seront «de la même intensité» que les «premières semaines». «Je ne veux rien lâcher.»

>> A LIRE. Avril 2014 : Hollande affirme qu’il ne sera pas candidat en 2017 si le chômage ne baisse pas

12h54. «Je ne peux pas me livrer en spectacle.» Interrogé sur la réserve dont il peut parfois faire preuve, François Hollande s’explique : «Je suis très amical avec mes amis, très proche avec les Français, mais je ne veux pas être familier.»

12h53. Hollande : «Je ne baisserai pas la garde.» «Je me battrai pendant les deux années qui me restent pour atteindre l’objectif que j’ai fixé, la baisse du chômage», promet-il. «Je ne veux rien lâcher.»

12h50. Sur le nouveau naufrage en Méditerranée. Alors que le naufrage d’un chalutier de migrants aurait fait jusqu’à 700 morts, au large de la Libye et de l’île italienne de Lampedusa, Hollande déclare : «Si c’était confirmé, ce serait la pire catastrophe de ces dernières années en Méditerranée.» «Depuis le début de l’année, il y a une accélération», relève-t-il. «J’ai appelé Matteo Renzi», confie-t-il. «Nous devons agir.» Le chef de l’Etat dit souhaiter «une réunion rapide des ministres de l’intérieur et des Affaires étrangères européens» et plaide pour «une lutte beaucoup plus intense par rapport aux trafics».

EN SAVOIR PLUS. L’ONU craint 700 morts dans un nouveau naufrage en Méditerranée
Après qu’un chavirage a fait environ 400 morts mercredi en Méditerranée, le Haut-commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR) annonce ce dimanche qu’un nouveau naufrage de chalutier transportant des migrants pourrait avoir fait jusqu’à 700 victimes. Ce chalutier a chaviré à environ 110 km des côtes libyennes avec à son bord plus de 700 personnes, selon le récit de 28 survivants récupérés par un navire marchand, a indiqué Carlotta Sami, porte-parole du HCR en Italie, aux télévisions italiennes. Si ces chiffres étaient confirmés, il s’agirait de la «pire hécatombe jamais vue en Méditerranée», a-t-elle déclaré.

12h25. Attendu au tournant par Cosse. La secrétaire générale d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) rappelle, sur le plateau du «Grand Rendez-vous» iTélé-Europe 1-Le Monde, qu’elle veut «nouvel acte du quinquennat».

12h15. L’UMP raille l’intervention du chef de l’Etat. Et en profite pour lancer un site internet pilonnant son bilan.

 Midi. Le teasing de l’Elysée. A 30 minutes de l’émission, la présidence fait de la retape via son compte Twitter.

EN SAVOIR PLUS. Hollande à l’assaut de la gauche branchée
En choisissant Canal + pour ses trois ans à l’Elysée, le chef de l’Etat veut s’adresser aux jeunes bobos. Une posture volontairement divertissante pour cacher l’absence de grands projets ? Une occasion en tout cas pour le chef de l’Etat d’adresser quelques clins d’œil au cœur de son électorat, la classe moyenne des grandes villes, sur fond d’impopularité.
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