Syrie : l’aviation française a mené ses premières frappes contre Daech
La France «a frappé en Syrie», a annoncé la présidence de la République ce dimanche dans un communiqué. «Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu», ajoute la présidence.
R.L. | 27 Sept. 2015, 08h17 | MAJ : 27 Sept. 2015, 12h00
«La France a frappé en Syrie». C’est par un communiqué publié ce dimanche matin que l’Elysée a annoncé les premières frappes aériennes françaises. Le 7 septembre dernier, François Hollande avait expliqué qu’il lançait des vols d’observation au dessus de la Syrie, préalables à toutes interventions.
«Nous l’avons fait sur la base de renseignements collectés au cours des opérations aériennes engagées depuis plus de deux semaines, dans le respect de notre autonomie d’action, en coordination avec nos partenaires de la coalition. Notre pays confirme ainsi son engagement résolu à lutter contre la menace terroriste que constitue Daech. Nous frapperons à chaque fois que notre sécurité nationale sera en jeu», ajoute le communiqué élyséen.
Dans la matinée, Manuel Valls a précisé que ces frappes ont été menées contre «les sanctuaires de Daech où sont formés ceux qui s’en prennent à la France». En déplacement dans la Drôme, le Premier ministre a ajouté que cette action serait poursuivie «autant que nécessaire». «Nous frappons Daech en Syrie car cette organisation terroriste prépare les attentats vers la France depuis ces sanctuaires, a poursuivi Manuel Valls. Nous agissons en légitime défense».
Selon le Monde, les frappes auraient eu lieu jeudi et auraient visé Rakka, ville du centre du pays, considérée comme le fief de Daech.
«Protéger les civils contre toutes les formes de violence»
Alors que ces derniers jours, la chancelière allemande Angela Merkel s’est prononcée pour un dialogue avec Bachar el-Assad pour combattre Daech, François Hollande réaffirme la position de fermeté de la France vis-à-vis du président syrien. «Le chaos syrien doit trouver une réponse globale. Les populations civiles doivent être protégées contre toutes les formes de violence, celles de Daech et des autres groupes terroristes, mais aussi contre les bombardements meurtriers de Bachar el Assad», explique le communiqué de l’Elysée.
«Plus que jamais, l’urgence est à la mise en place d’une transition politique, qui associe des éléments du régime et de l’opposition modérée, conformément au communiqué de Genève. La France y est engagée. Elle y travaillera activement, avec l’ensemble des acteurs impliqués, en soutien aux efforts de S. de Mistura, l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie», conclut le communiqué.
François Hollande est depuis samedi soir à New York pour la 70e Assemblée générale de l’Onu. Il devra y faire face à une offensive des partisans d’une entente avec Bachar el-Assad, Vladimir Poutine en tête.
Le 15 septembre, lors du débat au Parlement, Manuel Valls et Laurent Fabius avaient expliqué que les 12 avions français (6 Mirage basés en Jordanie et 6 Rafale aux Emirats arabes unis) pouvaient entrer en action à tout moment. Les principales cibles sont des centres de commandement et des camps d’entraînement.
Il y a un an, le 19 septembre 2014, la France effectuait son premier raid contre des positions de Daech dans le nord de l’Irak.
Sur ces 30.000 combattants étrangers, dont bon nombre d’Occidentaux, il y aurait 250 Américains alors qu’ils n’étaient qu’une centaine il y a un an, selon des responsables du renseignement américain qui se sont confiés anonymement au New York Times.
Le président américain Barack Obama doit présider mardi à New York, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, une réunion internationale sur la lutte contre Daech.