Alors que dans le monde, les ventes de terminaux ne progressent plus, les fabricants chinois comme Huawei et Lenovo, confrontés à un marché local qui arrive à maturité, misent sur l’international pour trouver des relais de croissance. Et parmi leurs cibles sur le Vieux continent, la France figure en bonne position.
Chez les distributeurs français comme la Fnac, Auchan ou Carrefour, un nouveau smartphone va faire son apparition à compter du 15 mai. Il s’agit du « K5 », un smartphone milieu de gamme à 169,90 euros signé Lenovo. Bien connu en Chine, le fabricant veut prendre pied en France, et plus largement l’Europe, pour doper ses ventes. Leader mondial des PC, Lenovo avait racheté Motorola à Google en 2014 pour 2,91 milliards de dollars. L’idée était à la fois de grossir sur le segment stratégique des smartphones alors que les ventes d’ordinateurs dévissent. Mais aussi de se payer un nom bien connu sur le Vieux continent et aux Etats-Unis pour s’y imposer plus facilement.
Le fabricant chinois ne va d’ailleurs pas se limiter au « K5 ». Il souhaite rapidement étoffer son offre. Pour ce faire, il va déployer sa marque Moto, orientée haut-de-gamme, ainsi que Vibe, qui proposera des mobiles à prix doux. Or, sur ces créneaux-là, Lenovo va entrer de plein fouet en concurrence avec d’autres constructeurs chinois, qui cherchent eux-aussi à faire leur nid à l’étranger.
Parmi ses rivaux les plus agressifs, Huawei figure en bonne place. Ce dernier, qui vient de dégainer son smartphone premium « P9 » en France, a fait de l’Europe et de la France une priorité. Le groupe, désormais numéro trois mondial des smartphones dans le monde derrière Samsung et Apple, mise notamment beaucoup sur sa marque Honor. Avec elle, il espère séduire les jeunes, fondus de numérique, mais qui ne veulent – ou ne peuvent – mettre 500 ou 600 euros dans un terminal.
ZTE, Oppo et Xiaomi dans la course
D’autres smartphones « made in China » sont également aisément disponibles, parmi lesquels ceux du géant ZTE, ou encore ceux de Xiaomi ou d’Oppo. Tous n’ont qu’une ambition : tailler des croupières à Samsung et à Apple. Ce dernier ayant d’ailleurs vu ses dernières ventes trimestrielles d’iPhone décliner pour la première fois de son histoire, plongeant la marque à la pomme dans le rouge.
Si les groupes chinois veulent à tout prix s’exporter, c’est qu’ils ne veulent plus dépendre du seul empire du Milieu. Et pour cause : Si la Chine a longtemps fait office de locomotive des ventes de terminaux, le marché arrive à maturité. « L’appétit pour les smartphones a énormément ralenti, constate le cabinet IDC. Alors qu’en 2013, le marché affichait une croissance annuelle de 62,5%, celle-ci est tombée à 2,5%. »
Une croissance mondiale au point mort
La nécessité de ne pas mettre ses œufs dans le même panier et de concurrencer frontalement Samsung et Apple devient d’autant plus impérieuse, que le marché mondial des smartphones, lui aussi, ralentit. Toujours d’après IDC, il fait même désormais du surplace. Au premier trimestre, 334,9 millions de terminaux ont été écoulés à travers le monde, toutes marques confondues. C’est-à-dire seulement 600.000 unités de plus que sur les trois premiers mois de l’exercice précédent. En clair, il s’agit de « la plus petite croissance sur un an jamais enregistrée », souligne le cabinet. Les groupes chinois n’en ont donc probablement pas terminé avec leur conquête de l’ouest.
http://www.latribune.fr/technos-medias/smartphones-les-chinois-en-pincent-pour-la-france-568855.html