Home Newspaper FRANCIA - La formation linguistique Scandale Volkswagen : un ingénieur se met à table

Scandale Volkswagen : un ingénieur se met à table

La justice américaine a inculpé James Liang, un ingénieur du groupe automobile allemand, dans le cadre de l’affaire des moteurs truqués. Celui-ci a annoncé qu’il plaiderait coupable et coopérera avec la justice américaine. Celle-ci espère ainsi remonter la chaîne de responsabilités ayant conduit à la décision d’installation d’un logiciel de triche. Le rôle de Bosch dans cette affaire est également en jeu…

Il s’appelle James Liang. Ingénieur chez Volkswagen, installé directement à Wolfsburg, au siège mondial du constructeur automobile, il a décidé de tout avouer. Il a accepté de coopérer avec la justice américaine qui tente d’élucider l’affaire des moteurs diesels truqués qui défraie la chronique depuis un an maintenant.

Enrichissement illégal

James Liang a été formellement inculpé par la justice américaine, comme le veut la procédure, depuis le mois de juin. Selon le procès-verbal d’inculpation, l’ingénieur est accusé d’être „directement” impliqué avec d’autres salariés du groupe pour induire les autorités américaines en erreur sur la réalité des émissions de gaz polluants à travers un logiciel dissimulé et illégal. Les termes de l’acte d’accusation sont très sévères:

„Lorsqu’il travaillait dans le développement du diesel (James) Liang faisait partie d’une équipe d’ingénieurs qui a développé le moteur (truqueur) EA 189 qui était conçu pour se conformer aux nouvelles règles draconiennes américaines en termes d’émissions de véhicules diesel”, indique l’acte d’accusation, dont des extraits sont cités par l’AFP. Le but de „cette conspiration était pour (James) Liang et ses co-conspirateurs de s’enrichir et d’enrichir illégalement VW”, assènent les autorités américaines.

Remonter la chaîne des responsabilités

James Liang a d’ores et déjà accepté de plaider coupable auprès du tribunal de Détroit et de coopérer avec les autorités américaines. Il évite ainsi un procès et peut espérer une clémence de sa peine. James Liang travaille chez Volkswagen depuis 1983 et avait intégré une équipe d’ingénieurs ayant développé un moteur diesel. Il aurait été muté en 2008 en Californie, dans les bureaux d’étude chargés des diesels.

Pour la justice américaine, l’enjeu est de remonter la chaîne des responsabilités afin de déterminer les vrais instigateurs de cette triche. Jusqu’ici, ni l’enquête pénale, ni l’enquête interne à Volkswagen n’avait permis de dégager des noms. Le groupe allemand a bien procédé à des licenciements ou à des mutations. Mais rien qui puisse établir la ou les responsabilités de la décision. James Liang est ainsi la première personne a être inculpée dans cette affaire.

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Bosch en ligne de mire ?

Il est également question de déterminer la responsabilité de Bosch, le concepteur du logiciel. L’équipementier automobile allemand a toujours assuré avoir livré le logiciel à Volkswagen à des fins d’expérimentations internes et l’aurait mis en garde sur le caractère illégal en-dehors de ce cadre. Des avocats américains accusent Bosch d’avoir eu un rôle beaucoup plus déterminant que cela.

Il semblerait néanmoins que l’étau se referme et que les langues se délient. Il y a un mois, Ferdinand Piëch l’ancien grand patron de Volkswagen, celui qui a fait ce que le groupe est aujourd’hui, a fait un aveu étonnant sur les conditions de son départ. En avril 2015, celui-ci avait été spectaculairement écarté du conseil de surveillance qu’il dirigeait alors, après avoir tenté de neutraliser Martin Winterkorn, PDG du groupe, et qui avait par ailleurs été désigné par lui-même comme dauphin légitime. Mais Ferdinand Piëch n’a jamais expliqué les raisons de cette soudaine défiance.

Le rôle flou de Martin Winterkorn

Dans une interview donnée fin août au journal allemand Bild, l’ancien patriarche avoir toutefois fourni un indice. Il expliquait avoir demandé, un mois avant son limogeage, à Martin Winterkorn des explications au sujet d’une enquête en cours aux Etats-Unis sur l’existence d’un logiciel de triche. Martin Winterkorn lui aurait alors sèchement répondu de ne pas s’inquiéter, assurant que l’affaire était sous contrôle. Problème : Ferdinand Piëch n’en dit pas davantage, laissant courir les spéculations sur le degré de connaissance de la direction du groupe de cette affaire. Encore que la connaissance d’une enquête ne signifie pas avoir pris la décision d’installer ces fameux logiciels truqueurs.

La justice américaine espère désormais démêler le vrai du faux, mais également pousser les différents acteurs de cette affaire dans leurs retranchements afin d’obtenir des aveux et ainsi conduire les poursuites au pénal. Volkswagen a récemment trouvé un accord avec la justice américaine pour en finir avec les poursuites civiles. Le groupe allemand a accepté de régler une amende de 15 milliards de dollars.

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/scandale-volkswagen-un-ingenieur-se-met-a-table-598057.html
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