Le gouvernement allemand prévoit de dépenser quelque 93,6 milliards d’euros d’ici la fin 2020 pour l’accueil des demandeurs d’asile, rapporte samedi l’hebdomadaire Der Spiegel, citant un document émanant du ministère fédéral des Finances en vue de négociations avec les seize Länder.
Les calculs du ministère comprennent le coût lié à l’hébergement et l’intégration des réfugiés ainsi que celui de mesures visant à s’attaquer aux racines de l’exode de milliers de migrants et réfugiés des régions frappées par la guerre ou la pauvreté.
L’Allemagne a accueilli l’an dernier plus d’un million de réfugiés, principalement en provenance de Syrie et d’autres zones de conflit.
Le nombre d’arrivées s’est réduit cette année, en partie grâce à un accord passé en mars entre l’Union européenne et Ankara, qui prévoit le renvoi vers la Turquie des migrants arrivant dans les îles grecques.
55% des réfugiés régularisés trouveraient un emploi après cinq ans
Le gouvernement allemand prévoit l’arrivée de 600.000 migrants cette année, de 400.000 migrants en 2017 et de 300.000 migrants dans chacune des années suivantes, montre le document du ministère. Il s’attend à ce que 55% des réfugiés régularisés trouvent un emploi après cinq ans.
Un porte-parole du ministère des Finances n’a pas souhaité commenter ces chiffres, soulignant que les discussions étaient en cours entre Berlin et les Länder. Une nouvelle réunion est programmée le 31 mai pour débattre de la répartition des coûts entre autorités fédérales et régionales.
Le gouvernement et les Länder sont en désaccord
Le gouvernement fédéral et les Länder sont en désaccord sur le coût de la crise des réfugiés et sur la part que Berlin devrait financer. Les Länder se plaignent de ne pouvoir faire face à l’afflux de réfugiés. Selon Der Spiegel, ils s’attendent à payer 21 milliards d’euros cette année, et jusqu’à 30 milliards d’euros d’ici 2020.
Les Länder demandent au gouvernement fédéral de prendre en charge la moitié des coûts mais Berlin répond qu’il paye déjà plus que cette somme.
Cours de langues, gestion de la crise migratoire
Dans le document du ministère des Finances, les dépenses liées au versement d’allocations chômage, d’aides au logement et d’autres prestations sociales pour les demandeurs d’asile d’ici la fin 2020 sont évaluées à 25,7 milliards d’euros.
Les cours de langues coûteraient 5,7 milliards d’euros sur la même période et 4,6 milliards d’euros seraient consacrés à des mesures pour aider les réfugiés à trouver du travail.
Le coût annuel de la gestion de la crise migratoire s’élèverait à 20,4 milliards d’euros en 2020, contre 16,1 milliards cette année, ajoute le document.
(Avec Reuters)