Après le dépôt des offres fermes le 4 juillet, l’Etat a, selon nos informations, retenu deux finalistes pour chaque aéroport. Vinci et le groupe italien Atlantia à Nice, et Vinci et le groupe australien Macquarie à Lyon. Les offres financières des deux candidats étrangers seraient légèrement supérieures à celle de Vinci, mais dans les deux cas, les collectivités locales placent le projet industriel du groupe français en tête. Les offres financières sont très élevées.

Après le dépôt des offres indicatives début mai puis des offres fermes le 4 juillet, il y aura un troisième tour d’enchères pour départager les deux meilleures candidats au rachat des 60% du capital que détient l’Etat dans les aéroports de Nice et de Lyon. C’est, selon nos informations, ce qu’a décidé l’Agence des participations de l’Etat (APE).

Vinci dans les deux finales

Pour ce troisième tour, l’Etat a retenu deux candidats pour chaque aéroport, lesquels devront remettre leur offre la semaine prochaine, probablement d’ici au 12 juillet pour Lyon, d’ici au 13 juillet pour Nice.

A Nice, le duel devrait opposer le consortium composé de Vinci, l’assureur Predica et la Caisse des dépôts à celui formé par Atlantia (le gestionnaire notamment de l’aéroport de Rome) et EDF Invest.

A Lyon, le consortium emmené par Vinci serait également en finale contre l’australien Macquarie, un groupe offrant des services bancaires, financiers, de conseil, de placement et de gestion de fonds.

L’Etat dans l’embarras

Les offres financières seraient très proches. A Nice et à Lyon, l’offre de Vinci serait dans les deux cas légèrement inférieure à celles d’Atlantia et de Macquarie. Mais c’est le groupe français qui présente le meilleur dossier industriel aux yeux des collectivités locales, lesquelles ont déjà vu les projets industriels mais pas les offres financières. A Nice par exemple, le „business plan” a été placé en tête tandis qu’Atlantia n’aurait même pas été classé en deuxième position.

„L’Etat est embarrassé. En lançant ce troisième tour, il se donne non seulement du temps pour trancher mais peut espérer encore une hausse du prix”, explique un connaisseur du dossier.

Des offres très élevées

Peut-il y avoir encore une augmentation des offres ? Probablement. Mais les marges de manoeuvre semblent néanmoins réduites. Car les finalistes seraient déjà sur des niveaux très élevés, supérieurs à 20 fois l’Ebitda à Nice et un peu moins à Lyon. Ce qui déboucherait sur des valeurs d’entreprise (capitalisation + dette) dépassant les 2 milliards d’euros à Nice et le milliard d’euros à Lyon. Pour rappel, à Toulouse, le consortium chinois l’a emporté en 2014 avec une offre représentant 18 fois l’Ebitda. Ces dernières années, les multiples d’Ebitda dans le secteur se situaient plutôt aux alentours de 13 ou 14.

Le prix principal critère

Le prix est le principal critère du choix du vainqueur. La Commission des participations et des transferts (CPT) reste en effet très attentive pour que la prééminence du prix soit respectée. Pour justifier de choisir le meilleur dossier industriel, même moins disant sur le plan financier, il faut que les offres financières soient très proches.

A l’issue d’un recours déposé au Conseil d’Etat par la Société Générale lors de la privatisation du CIC en 1997, le Conseil d’Etat avait en effet considéré en 1998 qu’une offre inférieure de 2% seulement à la meilleure offre pouvait l’emporter si le projet industriel était estimé meilleur.

Les deux finalistes présenteront leur offre aux collectivités locales, lesquelles donneront leur avis. L’Etat tranchera ensuite.

Contactée, l’APE, n’a pas souhaité répondre.

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/privatisation-des-aeroports-de-nice-et-de-lyon-l-etat-va-lancer-un-nouveau-tour-d-encheres-585450.html