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Des syndicats de fonctionnaires ont appelé à descendre dans la rue ce 26 janvier pour faire pression sur le gouvernement alors que des négociations salariales doivent débuté en favrier. Mais la ministre dela Fonction publique a déjà indiqué que les marges de manoeuvre étaient maigres. (Crédits : REUTERS)
Les fédérations de fonctionnaires CGT, FO et Solidaires ont appelé ce 26 janvier à la grève avec un certain succès. Le pouvoir d’achat était au cœur de la mobilisation alors que le point d’indice dans la fonction publique est gelé depuis 2010. Des négociations salariales doivent débuter en février.

Taxis, contrôleurs aériens, enseignants et fonctionnaires en grève… Ce mardi 26 janvier, la France était frappée par une forte mobilisation sociale. Cependant, les mouvements n’avaient rien de convergents, ils étaient plutôt parallèles. Et si les taxis protestaient contre la « concurrence déloyale » des VTC, pour les fonctionnaires, c’était la question du pouvoir d’achat qui était au cœur de la mobilisation…

Le gouvernement a peu de marges de manoeuvre

C’est sur ce mot d’ordre que les fédérations de fonctionnaires CGT, FO et Solidaires ont  appelé les agents publics à descendre dans la rue, alors que l’évolution du point d’indice qui sert de base au calcul du salaire des fonctionnaires est gelée depuis 2010. Et pourtant, à titre préventif, la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a déjà prévenu : les fonctionnaires ne doivent pas s’attendre « à une grosse augmentation du point d’indice lors des négociations salariales prévues en février  parce que nous sommes dans une situation difficile ».

Certes, mais les syndicats ne l’entendent pas de cette oreille. Réunies lors d’une conférence de presse commune préparatoire à la grève de ce 26 janvier, les différentes fédérations ont avancé leurs arguments chiffrés. Ainsi pour Jean-Marc Canon, « patron » des fonctionnaires CGT :

„La situation en termes de pouvoir d’achat est absolument inédite avec un point d’indice gelé depuis près de six ans ce qui n’était jamais arrivé auparavant, explique la valeur du point a ainsi décroché de plus de 7 % de l’indice des prix à la consommation alors que parallèlement, les cotisations progressent. Les cotisations retraite ont ainsi augmenté d’un peu plus de 2 % depuis 2010 dans le but de les aligner sur celles du privé. Soit en tout une baisse de 9 % à 10 % en moyenne du pouvoir d’achat pour les fonctionnaires.”

Mais d’autres inquiétudes pointent. Ainsi, les agents territoriaux, eux, sont inquiets quant à leur devenir du fait de la réforme territoriale, notamment la fusion des régions, effective depuis le 1er janvier 2016, et la loi NOTRe du 7 août 2015 qui a entrainé des transferts de compétences entre collectivités locales.

„Les agents ne savent pas ce qu’ils vont devenir. Par exemple, ceux de la Métropole
d’Aix-Marseille-Provence ne savent pas encore qui va les payer fin janvier et de quel
régime indemnitaire ils vont bénéficier”, indique par exemple Yves Kottelat, le secrétaire général de la fédération des services publics de FO. Sans oublier les enseignants qui, eux, au-delà du problème du pouvoir d’achat, étaient également mobilisés contre la réforme des collèges. A Paris, la manifestation a rassemblé des milliers de personnes.

Division syndicale

Et après ? Une réunion intersyndicale est prévue le mercredi 27 janvier pour réfléchir aux suites à donner et maintenir la pression sur le gouvernement… malgré les propos peu optimistes de la ministre de la Fonction publique. D’ailleurs, le gouvernement pourra se rassurer en constatant que ni l’Unsa, ni la CFDT, ni la CFTC ne se sont jointes au mouvement, alors que la FSU (fédération la plus forte chez les enseignants) n’appelait pas à la grève tout en « soutenant » le mouvement. On est sans doute pas à la veille du grand soir social dans la fonction publique.

http://www.latribune.fr/economie/france/pourquoi-les-fonctionnaires-sont-ils-descendus-dans-la-rue-545989.html