Le Vatican va signer un accord avec «l’Etat de Palestine» dans les prochains jours, officialisant pour la première la pleine reconnaissance du second par le premier. Ce document officiel portera sur le statut et les activités de l’Eglise catholique dans les territoires palestiniens.
Cette signature pourrait se faire dès ce week-end à l’occasion de la visite du président palestinien Mahmoud Abbas qui se rend à Rome pour la canonisation, dimanche, de deux religieuses palestiniennes.
Selon le Vatican, ce document exprime le soutien à une solution de « la question palestinienne et du conflit entre Israéliens et Palestiniens dans le cadre de la formule de deux Etats.»
Cet accord fait du Vatican le 136e pays à reconnaître l’Etat de Palestine
Pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), cet accord fait du Vatican le 136e pays à avoir reconnu l’Etat de Palestine. «Cette reconnaissance inclut celle des frontières de 1967 et donc de Jérusalem-Est palestinienne, une position courageuse du Vatican», a assuré un responsable palestinien. A l’inverse pour Israël, «une telle décision ne fait pas avancer le processus de paix et éloigne la direction palestinienne de la table des négociations bilatérales», a expliqué un responsable du ministère des Affaires étrangères.
Pour le Vatican, cet exercice diplomatique est délicat alors que des communautés catholiques sont implantées de deux côtés dans ce berceau du christianisme, qui reste un haut lieu de pèlerinage. D’un côté, le Saint siège veut éviter de froisser Israël et de réveiller les reproches liés au rôle de l’Eglise dans l’histoire de l’antijudaïsme en Europe. Mais il milite aussi pour une solution à deux Etats, pour un statut spécial reconnu à Jérusalem, ville des trois monothéismes, et pour les droits des Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza.
Le Vatican milite pour un rapprochement des deux parties
Le Saint-Siège, qui a des relations diplomatiques avec Israël depuis 1993, négocie aussi depuis 1999 un accord sur les droits juridiques et patrimoniaux des congrégations catholiques dans l’Etat hébreu. Mais ces discussions achoppent.
En mai 2014, lors de sa visite en Cisjordanie en mai 2014, le pape François avait tenté un rapprochement entre les deux chefs d’État, palestinien et israélien: «En ce lieu, où est né le Prince de la paix, je désire adresser une invitation, à Monsieur le Président Mahmoud Abbas, et à Monsieur le Président Shimon Pérès, pour faire monter ensemble avec moi une prière intense en invoquant de Dieu le don de la paix. J’offre ma maison, au Vatican, pour accueillir cette rencontre de prière», avait-il lancé en ajoutant: «Tous nous désirons la paix. Beaucoup de personnes la construisent chaque jour par de petits gestes, nombreux sont ceux qui souffrent et supportent patiemment les efforts de beaucoup de tentatives pour la construire.»