Le miracle ne s’est pas produit. Après avoir progressé de 0,7% au premier trimestre, estimation relevée de 0,1 point ce vendredi, le PIB est resté stable au deuxième trimestre selon l’Insee. C’est un sérieux coup d’arrêt pour la reprise.
Précisément, cette „pause” que l’on espère temporaire de la reprise s’explique par la stabilité de la consommation des ménages, le principal moteur de la croissance depuis le début des années 2000.
L’investissement total recule
Même l’investissement des entreprises, en nette hausse depuis le début de l’année, souffre, reculant de 0,2% . „Au total, la demande intérieure finale (hors stocks) stagne : sa contribution à l’évolution du PIB est nulle„, note l’Insee. Seul point positif, le commerce extérieur contribue positivement à la croissance, les importations ayant reculé de 1,3%, en lien avec la stagnation de la consommation et de l’investissement des ménages qui s’inscrit en repli de 0,8%.
Cette contre-performance surprend. L’Insee avait anticipé une hausse de 0,3% du PIB. Un peu moins optimiste, la Banque de France visait une progression de 0,2% de l’activité.
Cette déconvenue était un peu prévisible. Pour deux raisons. Bien qu’ils soient toujours dans le vert, orientés à la hausse, un certain nombre d’indicateurs macroéconomiques ont récemment témoigné d’un ralentissement de l’activité. Ce fut notamment le cas de la consommation des ménages et de la production industrielle.
Des indicateurs moins optimistes
Par ailleurs, le gouvernement n’a organisé aucune fuite avant la publication officielle des statistiques de l’Insee. Si une bonne nouvelle avait pu être annoncée, nul doute que l’un des membres du gouvernement se serait empressé de faire des déclaration optimistes sur la confirmation de la reprise. L’exécutif est coutumier du fait, au grand dam de l’Insee ou de Pôle emploi.
Les perspectives s’assombrissent un peu
Dans ce contexte, les prévisions de croissance du gouvernement, qui vise une augmentation de 1,5% du PIB cette année, sont-elles remises en cause ? A priori, non. En effet, l’acquis de croissance atteint +1,1% fin juin. Mais pour que cette prévision sur laquelle a été bâti le projet de loi de croissance se réalise, il faut désormais que l’activité retrouve des couleurs.
Par ailleurs, il faut avoir à l’esprit que l’impact négatif du Brexit, via un ralentissement attendu du commerce extérieur avec le Royaume-Uni, n’est pas intégré dans la trajectoire de croissance de la France. Selon la plupart des économistes, l’effet sera minime en 2016 mais plus prononcé en 2017. Alors que le gouvernement table toujours sur une hausse de 1,5% du PIB l’année prochaine, le Fonds monétaire international (FMI) dont les dernières prévisions tiennent justement compte de l’impact du Brexit est moins optimiste. Il anticipe une augmentation du PIB de seulement 1,1% en 2017. Un tel niveau d’activité permettra-t-il à l’économie tricolore de réduire massivement le nombre de demandeurs d’emplois et à la France de respecter ses engagements vis-à-vis de Bruxelles en matière de déficit public ? L’exercice apparaît malheureusement compliqué.