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Air France discute partenariat avec Singapore Airlines

Les deux compagnies qui appartiennent à des alliances différentes négocient un accord commercial dont l’issue et son ampleur dépendent notamment de Star Alliance, l’alliance de Singapore Airlines. Les règles de Star Alliance permettant à l’un de ses membres de travailler avec des transporteurs d’autres alliances sont très strictes. Une délégation singapourienne est actuellement à Paris pour des discussions avec Air France.

Air France discute partenariat avec Singapore Airlines
(Crédits : © Christian Hartmann / Reuters)

Ce sera peut-être le cadeau de départ d’Alexandre de Juniac à Air France. Selon des sources concordantes, Air France et Singapore Airlines sont en négociation pour mettre en place un partenariat commercial dont les contours ne sont pas encore fixés car ils dépendent aussi de la réaction des alliés de la compagnie singapourienne. Des rencontres sont notamment prévues cette semaine à Paris entre responsables des deux compagnies.

Deux vols quotidiens entre Paris et Singapour

Les négociations portent à minima sur un accord de partages de codes sur la ligne Paris-Singapour desservie à raison d’un vol quotidien par chacune des deux compagnies (en A380 pour Singapore Airlines, en B777 pour Air France), avec possibilité d’extension sur des vols en correspondance au départ de Singapour et de Paris. L’accord bilatéral entre la France et Singapour donne par ailleurs la possibilité d’ajouter 5 vols hebdomadaires pour des opérateurs de chaque pays.

La palette d’accords commerciaux est large dans le transport aérien puisqu’il va du simple accord tarifaire, à un système de partages de coûts et de recettes sur un axe défini, le tout avec des horaires de vols harmonisés et la possibilité de commercialiser les vols du partenaire via un partage de codes. S’ajoutent aussi des avantages clients en termes de partage des salons aéroportuaires et d’accord sur les programmes de fidélité.

Aujourd’hui, les deux compagnies sont déjà liées par des accords tarifaires de pré (post) acheminements sur les hubs de Roissy Charles-de-Gaulle pour Singapore Airlines et de Changi pour Air France (vers certaines destinations du sud-est asiatiques). Appelé „SPA” (Special prorate agreement), ce type d’accord permet aux compagnies d’avoir accès à certaines classes tarifaires de la compagnie partenaire sur des vols court ou moyen-courrier vers les hubs du transporteur allié afin d’alimenter ensuite leurs avions long-courriers. Par exemple, Singapore Airlines dispose de „SPA” sur Air France entre plusieurs villes françaises et Roissy. A Roissy, les passagers prennent ensuite Singapore Airlines pour se rendre en Asie.

Des négociations surprenantes

Des négociations pour pousser plus loin le partenariat sont étonnantes dans la mesure où Singapore Airlines est membre de Star Alliance, (Lufthansa, United…), une alliance rivale de celle d’Air France et de KLM, membres de Skyteam. Elles le sont d’autant plus que la compagnie asiatique a signé l’automne dernier un partenariat d’envergure avec Lufthansa

„Certes, mais la compagnie allemande ne peut pas lui apporter un partenariat puissant sur la destination Paris. Or la direction de Singapore Airlines y est très attachée pour sa clientèle asiatique”, explique une source interne à Air France.

Un tel accord permettrait également aux deux compagnies de contrer les compagnies du Golfe comme Emirates, Etihad Airways et Qatar Airways qui leur taillent des croupières sur les axes reliant l’Europe à l’Asie du sud-est.

Les règles strictes de Star Alliance

Mais l’aboutissement ou pas d’un accord (et son ampleur) ne dépend pas que d’Air France et de Singapore Airlines, mais aussi de Star Alliance dont Lufthansa est l’un des piliers. Car contrairement à Skyteam ou Oneworld (la troisième alliance de ce type dans le monde, avec comme principaux membres British Airways et American Airlines), Star Alliance est fortement opposée à ce que ses membres coopèrent avec des compagnies d’autres alliances. Si les accords antérieurs à l’entrée d’un de ses membres dans l’alliance peuvent être conservés (c’est le cas entre Austrian et Air France), ils passent mal lorsqu’ils sont signés après l’entrée d’une compagnie dans Star Alliance.

„Nous avons des cas où nos membres travaillent avec des compagnies extérieures voire, parfois, avec des compagnies membres d’autres alliances, mais cela doit rester limité à des routes ou des régions spécifiques qui ne peuvent pas être desservies par d’autres membres de Star Alliance, explique l’alliance. De tels accords ne doivent en aucun cas offrir les mêmes bénéfices clients que ceux apportés par Star Alliance. Par exemple, les clients ne peuvent pas gagner de miles sur des compagnies qui ne sont pas dans notre alliance”, ajoute-t-elle.

Singapore Airlines aurait demandé une dérogation pour travailler avec Air France. Les deux parties espèrent déboucher sur un accord d’ici à l’été.

Les discussions étaient plus ambitieuses il y a quelques mois

Il y a quelques mois les discussions portaient sur des projets beaucoup plus ambitieux. Celui de débaucher purement et simplement Singapore Airlines de Star Alliance. Une clause de revoyure permettait en effet à Singapore Airlines de quitter Star Alliance. Même si son réseau fait doublon avec Thai Airways, également présente dans Star Alliance, la compagnie singapourienne y a renoncé. Certains imaginaient même à l’époque des participations capitalistiques croisées.

Développer des partenariats en Asie est au coeur des priorités d’Air France-KLM depuis plusieurs années et de son Pdg démissionnaire, Alexandre de Juniac. Ce dernier a toujours été un grand admirateur de la compagnie singapourienne qu’il considère comme la meilleure compagnie du monde en termes de qualité de services.

Une signature avant le départ de Juniac?

Le 7 avril, peu après l’annonce de son départ d’Air France-KLM pour diriger l’Association internationale du transport aérien (Iata), Alexandre de Juniac déclarait à Reuters que le groupe espérait conclure avant l’été un partenariat avec une compagnie asiatique, sans dévoiler ni la nationalité de la compagnie ni le type de coopération. „J’aimerais bien y parvenir”, disait-il, ajoutant que la perspective de son prochain départ pourrait constituer un argument avec un partenaire potentiel négociant depuis de longs mois et le connaissant donc bien. Alexandre de Juniac et son homologue chez Singapore Airlines, Goh Choon Phong, s’entendent en effet très bien. Ils se rencontrent discrètement chaque année lors des assemblées générale de l’Iata.

Forrás: http://www.latribune.fr

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