L’Arabie saoudite a confirmé samedi que l’auteur de l’attentat suicide commis la veille contre une mosquée chiite était bien lié à Daech, le groupe Etat islamique (EI). Vingt-et-une personnes sont mortes et plus de 80 blessées dans cette attaque qui ne fait qu’accroître les tensions religieuses déjà très présentes dans l’est du royaume.
24 Mai 2015, 07h02 | MAJ : 24 Mai 2015, 07h32
(AFP / HUSEIN RADWAN)
Le groupe terroriste l’avait revendiqué mais les autorités voulaient s’en assurer afin de ne pas céder à la propagande de Daech, le groupe Etat islamique (EI).
Samedi, l’Arabie saoudite a affirmé avoir identifié l’auteur de l’attentat suicide commis la veille contre une mosquée chiite dans la localité de Koudeih, province du Qatif, et dans lequel 21 personnes sont mortes. Le kamikaze serait bien lié au groupe extrémiste sunnite.
«Son nom était Saleh ben Abdulrahmane Saleh al-Ghishaami, de nationalité saoudienne. Il était recherché par les services de sécurité pour appartenance à une cellule terroriste et recevait des ordres de Daech depuis l’étranger», a expliqué le ministère de l’Intérieur. En revendiquant l’attentat, l’EI avait identifié le kamikaze comme Abou Amer al-Najdi. Mais ce ne serait pas la première fois que les jihadiste change de nom en rejoignant Daech.
Selon le ministère, la cellule à laquelle il appartient «a été découverte le mois dernier, et jusqu’à présent 26 de ses membres, tous Saoudiens, ont été arrêtés». C’est la première fois que Daech revendique un attentat dans ce pays où règne une monarchie absolue islamique.
Tensions religieuses accrues
Sur la scène de crime, particulièrement sanglante et dont des photos ont été relayées sur les réseaux sociaux, des analyses sont toujours en cours. «Le laboratoire en charge de l’enquête criminelle a examiné les restes du corps du terroristes et la scène de crime, et il a été déterminé que le type d’explosif utilisé était le RDX», un composé cristallin blanc et solide très puissant.
L’attaque, la plus meurtrière dans le royaume depuis la vague d’attentats d’Al-Qaïda entre 2003 et 2006, a provoqué une onde de choc dans le pays où les tensions confessionnelles sont déjà palpables sur les réseaux sociaux et dans le discours de certains religieux hostiles aux chiites. Cette minorité se concentre dans l’est de l’Arabie saoudite, riche en pétrole, et se plaint de discrimination. Samedi après-midi, des centaines de personnes se sont réunies autour de la mosquée pour condamner l’attentat.