La Grèce doit verser 11 milliards d’euros à ses créanciers entre juin et août. La situation s’annonce périlleuse à partir du 12 juin.

19 Mai 2015, 06h55 | MAJ : 19 Mai 2015, 07h57

 

réagir Athènes (Grèce). En juin, la Grèce doit verser 1,5 milliard d'euros au Fonds monétaire international. Athènes (Grèce). En juin, la Grèce doit verser 1,5 milliard d’euros au Fonds monétaire international.
AFP/Aris Messinis

Les salaires avant la dette envers le Fonds monétaire international (FMI). Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a assuré lundi soir que «les pensions et salaires sont sacrés, une absolue priorité» et dit préférer «un défaut envers le FMI plutôt que sur les salaires».

Il a même reproché aux créanciers de son pays «de ne rien apporter de neuf dans les discussions». Soufflant le chaud et le froid, il a aussi déclaré : «Nous sommes très proches d’un accord», assurant qu’une «rupture avec les créanciers n’est pas dans nos projets».

La situation se tend pourtant pour la Grèce, à l’approche d’échéances financières cruciales en juin. Le pays doit en effet verser 1,5 milliard d’euros au FMI en quatre fois entre le 5 et le 19 juin. Au total, Athènes doit rembourser 11 milliards d’euros à ses créanciers entre juin et août, principalement à la BCE (Banque centrale européenne). A partir du 12 juin, les difficultés s’amoncèlent car, du 12 au 30 juin, le gouvernement devra aussi renouveler des bons du Trésor (des emprunts d’Etat) pour 5,2 milliards d’euros et payer les retraites, les fonctionnaires et les fonds de sécurité sociale (environ 2,2 milliards d’euros).

«On est toujours dans le bras de fer»

«Il faut un accord immédiatement (…) pour résoudre ces problèmes de liquidité cruciaux», a estimé lundi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellaridis. La Grèce attend depuis neuf mois (soit bien avant l’arrivée du gouvernement de gauche radicale Syriza en janvier) une tranche de 7,2 milliards d’euros promise par ses créanciers internationaux, FMI, Union européenne (UE) et BCE dans le cadre des 240 milliards d’aide promis depuis 2010. Les discussions stagnent car Athènes juge socialement difficiles les réformes du marché du travail et des retraites exigées par les créanciers.

VIDEO. Grèce : «Une période cruciale»

L’issue de cette confrontation semble proche, car il semble bien ne plus y avoir d’argent dans les caisses de l’Etat. Athènes a par exemple eu recours à un fonds d’urgence pour payer une traite de 750 millions d’euros, le 12 mai, au FMI. Personne ne sait ce qui arriverait en cas de défaut de paiement, ce qui serait une première dans un pays de la zone euro. Certains font valoir qu’un petit accident de paiement sur une échéance aurait le mérite de hâter un accord.

Les négociations avancent, mais à petits pas. «Les Grecs sont plus prompts à dire ce qu’ils ne veulent pas qu’à proposer des choses», s’est ainsi plaint lundi le commissaire européen à l’Economie, Pierre Moscovici. Selon Jesus Castillo, économiste chez Natixis, «on est toujours dans le bras de fer, mais ça n’aurait pas de sens d’avoir pris tout ce temps et engagé autant d’argent sur la Grèce pour, à la fin, tout perdre».

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