Un rapport parlementaire américain publié lundi assure que l’administration Obama a renoncé à traîner en justice la banque HSBC par peur de conséquences désastreuses sur l’économie. Le Royaume-Uni aurait également joué un rôle dans l’affaire.

Et si l’administration Obama avait eu peur des conséquences économiques d’un procès contre HSBC ? C’est ce que laisse entendre un rapport parlementaire publié lundi. Réalisé par la commission des Finances de la Chambre des représentants, il assure que les enquêteurs avaient recommandé des poursuites pénales à l’encontre de la banque, sans être suivis par leur hiérarchie.

Une amende record

En 2012, les départements de la Justice et du Trésor avaient réalisé une série d’enquêtes sur la banque. HSBC était soupçonnée de complicité de blanchiment d’argent des cartels de la drogue mexicains, et de transactions avec plusieurs pays sous embargo américain : l’Iran, le Soudan, Cuba et la Libye.

Mise sous pression, HSBC avait accepté de payer 1,9 milliard de dollars en décembre 2012 (1,7 milliard d’euros) pour mettre fin à ces enquêtes. La banque, hormis d’autres pénalités civiles, n’avait donc vu aucun de ses dirigeants ou salariés renvoyé devant un tribunal.

Peur de déstabiliser le „système financier” ?

Pour la commission parlementaire, cette clémence judiciaire est incompréhensible. „Les hauts responsables du département de la Justice, dont le ministre Eric Holder (…) craignaient que des poursuites contre la banque n’aient des conséquences négatives pour le système financier” écrivent les parlementaires.

Cette affirmation est étayée par une lettre datée de 2012 du ministre des Finances britannique, George Osborne. Elle était adressée à Ben Bernanke – à l’époque président de la Fed –  et Timothy Geitner, alors secrétaire au Trésor. Selon le rapport, George Osborne les aurait „mis en garde” sur les conséquences d’un procès pénal contre HSBC et ses „graves répercussions” potentielles en Europe et en Asie.

De son côté, le département de la Justice (DoJ) a expliqué à l’AFP qu’en matière de délinquance financière, „les procureurs [prenaient] en compte les potentielles conséquences collatérales” d’un procès, et a reconnu qu’il avait demandé l’avis de régulateurs étrangers. Le DoJ a été vivement critiqué après la crise financière de 2008 : il n’a engagé aucune poursuite contre les institutions financières et les banques pourtant responsables du phénomène.

(Avec AFP)

http://www.latribune.fr/economie/international/un-rapport-accuse-les-etats-unis-de-laxisme-envers-hsbc-586093.html