Le moment du face à face avec les Français est arrivé. „En marche”, le mouvement lancé le 6 avril par Emmanuel Macron, débute samedi 28 mai sa campagne de porte-à-porte, dont l’objectif est de consulter 100.000 personnes d’ici juillet et de livrer un „diagnostic” après l’été. Le ministre de l’Economie a donné le coup d’envoi dans une vidéo postée samedi sur le compte Facebook de son mouvement:
„On est toutes et tous convaincus que le pays est face à des défis qui sont nouveaux et que les partis classiques ne permettent pas totalement de résoudre”, y explique le ministre .
Pas „obsédé” par la présidentielle
Selon lui, son mouvement et sa démarche de porte-à-porte doivent contribuer à „construire le camp du progrès”. Il veut mettre l’accent sur le „travail” et les inégalités. „On doit traquer les rentes et recréer une égalité des chances”, préconise le populaire ministre de l’Economie. Les „marcheurs”, encadrés par des coordinateurs, soumettront à leurs interlocuteurs un questionnaire comportant huit questions ouvertes, du type „Qu’est-ce qui marche en France?”.
„En marche” est assisté par la start-up Liegey Muller Pons, qui se présente comme „la première start-up de stratégie électorale en Europe”. Ses membres fondateurs avaient participé à titre individuel à la campagne de François Hollande, pour laquelle cinq millions de portes avaient été frappées.
Le ministre de l’Economie a affirmé mercredi aux Echos que son mouvement comptait d’ores et déjà „plus de 50.000 adhérents”, „12.000 personnes” ayant par ailleurs décidé de participer à l’opération de porte-à-porte. Disant ne pas être„obsédé” par l’élection présidentielle, Emmanuel Macron entend dévoiler „entre l’automne et l’hiver (…) un plan d’action progressiste pour transformer le pays”.
Rappelé à l’ordre par Valls
Le lancement de ce porte-à-porte a valu au ministre de l’Economie de nouvelles piques du Premier ministre, Manuel Valls, qui le rappelle samedi dans Le Parisien à son devoir de„loyauté” à l’égard du gouvernement.
„C’est bien de faire du porte-à-porte. Que tout le monde fasse du porte-à-porte, mais dans les heures où on n’est pas ministre!”, souligne le Premier ministre.
Cette opération était aussi samedi matin parasitée sur les réseaux sociaux par les réactions à une vidéo montrant un échange musclé, la veille, entre le ministre et des militants de la CGT lors d’un déplacement à Lunel (Hérault). Pris à parti par deux militants qui lui reprochent notamment le recours au 49-3 à l’Assemblée nationale sur la loi travail, le ministre s’est emporté: „Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler”, a-t-il déclaré sans que l’on puisse distinguer sur les images le message écrit sur le tee-shirt en question. „Mais je rêve de travailler monsieur Macron”, lui répond un militant.
Cette vidéo, qui suscitait de nombreuses réactions sur Twitter, a donné lieu au lancement d’un mot-clé par la militante féministe Caroline De Haas, #UnTshirtpourMacron.
(Avec AFP)