L’Eurogroupe franchit une étape dans la mise en œuvre du programme d’aide à Athènes mis en place à l’été 2015, le troisième depuis 2010. Pour parvenir à cet accord, Athènes a dû adopter un nouveau train de réformes, accélérant les privatisations et augmentant les taxes indirectes.

Les ministres des Finances de la zone euro se sont engagés mercredi à alléger à terme la dette grecque si certaines conditions sont réunies, ce qui a convaincu le Fonds monétaire international de soutenir un nouveau plan de sauvetage en faveur d’Athènes.

„Nous sommes parvenus à une vraie avancée sur la Grèce, qui nous permet d’ouvrir un nouveau chapitre du programme d’assistance financière”, a dit le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

„Cela va plus loin que ce que j’aurais cru possible il n’y pas si longtemps”, a-t-il ajouté.

Pour parvenir à cet accord, la Grèce a adopté début mai la réforme des retraites et le Parlement grec a voté dimanche un projet de loi prévoyant un mécanisme de correction automatique en cas de dérapage budgétaire et des mesures supplémentaires pour accélérer les privatisations et augmenter les taxes indirectes.

10,3 milliards d’euros débloqués

Après des pourparlers qui se sont achevés mercredi aux premières heures, les ministres ont donné leur aval au déblocage de 10,3 milliards d’euros de nouveaux fonds destinés à la Grèce, une mesure qui récompense notamment les efforts budgétaires consentis par la coalition d’Alexis Tsipras. Une première tranche de 7,5 milliards d’euros sera allouée le mois prochain, une autre de 2,8 milliards ultérieurement.

Cet argent frais permettra à l’Etat grec de rembourser les factures impayées accumulées et faire face à une échéance de remboursement de quelque 2,2 milliards à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.

Un allègement conditionnel de la dette en 2018

Plus important encore, les ministres des Finances se sont mis d’accord sur le principe d’un allègement de la dette en 2018, dans le cas de figure où le pays en aurait besoin pour se conformer aux critères du plan de sauvetage.

Défendue avec insistance par le FMI mais jugée prématurée par Berlin, cette promesse a permis l’adhésion de l’organisation internationale au programme de renflouement. L’accord de mercredi n’offre toutefois pas d’allègement immédiat, et ne promet pas que les remboursements grecs seront réduits, mais il énonce un critère pour que la dette soit allégée : Athènes doit maintenir ses besoins de financement bruts en-dessous de 15% du PIB à moyen terme, et à long terme en-dessous de 20%.

Cet allègement pourra être effectué par diverses méthodes, y compris un allongement des échéances, mais pas par une réduction du montant nominal de la dette, ont indiqué des responsables de la zone euro.

La Grèce a déjà bénéficié depuis 2010 de deux plans de sauvetage en échange de mesures censées réduire ses déficits et améliorer sa compétitivité.

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(avec AFP et Reuters)

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-ce-que-prevoit-l-accord-entre-la-zone-euro-et-le-fmi-573879.html