L’agence de notation américaine estime que les mesures annoncées par EDF pour renforcer sa santé financière sont insuffisantes. Moody’s a abaissé d’un cran la note du géant français.

Les déboires d’EDF n’ont pas échappé aux agences de notation. Jeudi, Moody’s a abaissé d’un cran à „A2” la note d’EDF, l’assortissant d’une perspective négative. Il s’agit de la 6e meilleure note possible.

Cette décision „reflète l’opinion de Moody’s que le plan d’action du groupe annoncé le 22 avril ne sera pas suffisant pour faire face aux pressions résultant d’un environnement de faibles prix de l’énergie combinées à un programme d’investissements important”, a souligné l’agence dans un communiqué, vendredi 13 mai.

Moody’s souligne que même si les prix de l’électricité ont rebondi récemment, ils ont baissé en France sur les douze derniers mois de 21% à environ 30 euros le mégawatt/heure actuellement. „Une période prolongée de faibles prix de l’électricité affectera EDF en raison de son exposition aux activités de génération d’énergie qui répondent actuellement pour environ 50% de son ebitda”, explique Moody’s.

Les coûts de production d’EDF sont également particulièrement rigides car le nucléaire et l’hydroélectricité représentent environ 85% de la production totale de 619 térawattheures en 2015, souligne-t-on de même source.

Le projet Hinkley Point dans le collimateur de Moody’s

Parmi les facteurs pouvant plaider pour un éventuel nouvel abaissement de la note, Moody’s cite les risques associés à l’exécution du plan de redressement, et à la vente de certains actifs. L’agence craint également que ce plan soit insuffisant pour faire face à un niveau durablement bas des prix et cite aussi „les risques additionnels liés au projet de Hinkley Point au Royaume-Uni s’il se concrétisait”.

Pour rappel, EDF avait annoncé fin avril une série de mesures pour renforcer sa situation financière, dont un projet d’augmentation de capital d’environ 4 milliards d’euros et des réductions de coûts.

Un relèvement de la note improbable à moyen terme

Le PDG d’EDF, Jean-Bernard Levy, est monté au créneau jeudi pour défendre ce projet, vivement contesté par les syndicats d’EDF qui demandent son report de deux ou trois ans, de crainte que son coût de 18 milliards de livres (environ 23 milliards d’euros) ne compromette la viabilité du groupe.

M. Levy a affirmé qu’il s’agit d’un projet „mûr” et „rentable” grâce aux garanties de prix et de volumes obtenues du gouvernement britannique pour une période de 35 ans, allant de la mise en service du premier réacteur, officiellement prévue en 2025, à 2060.

Moody’s a également constaté que des motifs pour relever la note „sont improbables à moyen terme” mais que la perspective pourrait revenir à „stable” si la direction d’EDF renonçait au projet d’Hinkley Point.

(Avec AFP)

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