Le groupe compte en outre ramener ses investissements à 10,5 milliards d’euros en 2018, soit un recul de près de deux milliards par rapport à 2015. (Crédits : © Stephane Mahe / Reuters)
Série de mesures chocs à EDF pour redresser la barre. Le premier électricien de France a annoncé vendredi vouloir renforcer sa structure financière via notamment une augmentation de capital de quatre milliards d’euros, à laquelle l’État participera à hauteur de 3 milliards d’euros. La décision sur son investissement dans le coûteux projet nucléaire britannique d’Hinkley Point a été reportée.
Le groupe détenu à près de 85% par l’Etat a dit vouloir procéder à cette opération de renflouement d’ici la clôture de ses comptes 2016 et ce si les conditions sur les marchés financiers le permettaient. Le gouvernement a en outre accepté de recevoir les dividendes d’EDF qui lui seront dus au titre de 2016 et 2017 sous forme d’actions, plutôt qu’en numéraire, ce qui va soulager fortement la trésorerie du groupe.
„L’État réaffirme ainsi sa confiance dans la direction de l’entreprise et l’ensemble de ses salariés pour assurer la réussite d’EDF dans le cadre d’un dialogue social de qualité”, ont fait valoir les ministères de l’Economie et des Finances dans un communiqué commun.
L’État utilisera notamment les recettes attendues des ouvertures de capital des aéroports de Nice et de Lyon et de possibles nouvelles baisses de participations dans des groupes dont il est actionnaire, a déclaré une source gouvernementale à Reuters.
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10 milliards d’euros d’actifs vendus, recul des investissements
EDF précise aussi dans un communiqué qu’il compte céder pour environ dix milliards d’euros d’actifs à l’horizon 2020 pour améliorer sa solidité financière dans un contexte de chute des prix de l’électricité. Cela passera notamment par une ouverture du capital de sa filiale RTE, le gestionnaire du réseau électrique français, qui sera préparée d’ici l’été avec pour objectif de mettre l’opération en oeuvre avant la fin de l’année.
Le groupe compte en outre ramener ses investissements à 10,5 milliards d’euros en 2018, soit un recul de près de deux milliards par rapport à 2015. Mais en intégrant ses activités régulées, EDF devrait investir entre 12,5 et 13,5 milliards d’euros par an au cours des trois prochaines années.
Toujours pour conforter sa situation financière, EDF renforcera son programme d’économies à hauteur d’au moins un milliard d’euros en 2019 par rapport à 2015, après avoir déjà réduit ses coûts d’environ 300 millions l’an passé.
Réponse en septembre pour Hinkley Point ?
Selon la source gouvernementale interrogée par Reuters, la décision de mener à bien un investissement de 23 milliards d’euros dans le projet d’EPR britannique d’Hinkley Point pourrait n’intervenir qu’à la rentrée et les autorités britanniques ont été prévenues.
Ce report fait suite à la décision du PDG Jean-Bernard Lévy de consulter son comité central d’entreprise (CCE) sur ce projet controversé afin de répondre à une exigence des élus qui menaçaient de saisir la justice.
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(avec AFP et Reuters)
http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/l-etat-sort-3-milliards-d-euros-pour-secourir-edf-566374.html